Robert Louis Stevenson (1858-1894) écrivain écossais.
Attention, il ne vous reste que quelques jours pour découvrir au Musée des beaux arts de Montréal ce grand peintre contemporain. Voici la première exposition d’envergure qui lui est consacrée en Amérique du
Nord !
Après Édimbourg, ville où le peintre est né, c’est maintenant au tour de
Montréal, où il a grandi et où il est revenu vivre quelques années au début de
sa vie adulte, de recevoir cette riche exposition. Écossais, Peter Doig a grandi
à Trinidad et au Canada, ce qui lui a donné une approche toute particulière des couleurs et de la
lumière puissante qui se reflète à travers son travail.
Au-delà de la mode, de l’engouement frénétique
du marché de l’art pour ses œuvres avec des prix faramineux qui ont peu rapport avec la peinture elle-même, Peter Doig demeure un peintre contemporain de grande
envergure.
L’exposition commence avec de grands formats
pour se poursuivre avec des études plus resserrées. Ce choix artistique permet
au visiteur de vivre une évolution, du choc des toiles immenses, ce qui permet de se laisser immerger par les couleurs intenses, puis de retrouver la même empreinte dans des œuvres
de petites dimensions sans pour autant perdre de puissance. Ses toiles sont habitée de lumière.
Les paysages sont noyés dans la nuit ou dans des halos de lumière. On peut y sentir le bruissement de la nuit tropicale ou l'accablante chaleur des tropiques à midi. Les toiles évoquent des réminiscences, des histoires en suspens, des souvenirs enfouis, en
demie teinte. Il me semble un peu déconcertant de savoir qu'il peint souvent à partir de
photos, qu'il parte ainsi d'une réalité dont il sait ensuite néanmoins si bien s'éloigner
pour nous en restituer toute la puissance si personnelle.
Peintre
figuratif, il s’affranchit de cet aspect qui pourrait être limitante par une approche abstraite toute à fait déconcertante qui donne naissance à une
réalité rêvée.
Il travaille en faisant référence à toute l’histoire
de la peinture, mêle le tout en utilisant des thèmes récurrents qui font écho à
son vécu (paysages, rivages, canoé…). Il est
peu courant chez un peintre contemporain de sentir tant de références à Matisse, Gauguin, Munch et parfois même Hopper
dans le traitement de la couleur, dans un espace étiré et vibrant d’une
histoire qu’on ne fait qu’effleurer. Il s’approprie moultes références pour restituer une réalité qui lui
est propre. C'est un étrange équilibre entre abstraction et réel qui est assez surprenant en fait la signature d'un artiste mature.
Les toiles de l’exposition ont été réalisées
à Trinidad. L’île des Caraïbes insuffle un esprit singulier : scènes du
quotidien, portraits et paysages tropicaux ou évocations oniriques. Les
couleurs sont archaïques, tranchées, sauvages. Le temps est suspendu, la moiteur de l’été,
la noirceur du crépuscule mourant… Certains tableaux éveillent les sens du
spectateur qui aurait connu la touffeur tropicale. La nuit profonde vibre, les
éléments comme la mer ou les étoiles ont une présence physique qui se rappelle
à nous.
Il y a beaucoup de plaisir à se plonger dans
les grandes toiles et en même temps la force des couleurs nous
laissent surpris, charmés et peut-être agacés. Mais pas trop. Doig nous laisse
de l’espace pour nous approprier le lieu, la situation. Et évoquer ce qui
résonne en nous.
Une
exposition à voir.
http://peterdoig.mbam.qc.ca