De la force du temps, Josias Gob ou la collision architecturale d’une
vision temporelle de la ville
Josias Gob, photographe de son état, tel l’artiste qu’il est,
nous a déjà offert une palette très complète de ses multiples talents.
Photographe de mode captant la beauté des femmes, il a su réveiller le soyeux
des étoffes. Fait assez rare pour être
souligné, il a su également faire
vibrer les strates de mines à ciel ouvert en nous présentant une vision
captivante du monde industriel. Son style d’exception pour le portrait, que ce
soit la magie de l’enfance ou le sérieux de dignitaires, est signe d’une
intelligence du cœur. Son approche des figures ‘’corporate’’ est si atypique,
qu’on y retrouve une touche presque fashion. Avec son regard inquisiteur, il
cultive néanmoins le tact et la délicatesse pour nous révéler l’indicible
fragilité de ses modèles, faisant sourdre des profondeurs, un instant de grâce
pour capturer leur présence unique.
Un procédé archaïque
pour une vision contemporaine
Une nouvelle étape dans la vie de l’artiste, la
confrontation au temps qui passe dans une relecture personnelle de la ville.
Toute une réflexion étaye sa nouvelle série sur l’architecture. Dans sa
démarche, il change de ton, son regard se meut vers un questionnement sur le
temps. Il y a superposition, juxtaposition des visions pour celui qui regarde
la photo.En un cliché, avec une vitesse lente de prise de vue, le photographe prend le temps d'exposer la première scène à la lumière puis cache manuellement l'objectif et se déplace pour faire une deuxième étape. Il s'agit d'une photo unique, sans utilisation de logiciel de retouche, à une ou multiples expositions. Le procédé ancien permet d'obtenir un cliché unique d'une modernité surprenante. Du grand art.
Chicago et Griffingtown,
un air de parenté
On inscrit le passé et le présent pour faire naître un
instant les possibles, capturer l’essence même de la mutation d’un quartier, d’une
rue : le meltingpot dans toute sa splendeur. Comment souligner l’âme d’un
endroit donné à un moment précis ? Comment s’ancrer dans le passé et s’affranchir
du présent pour ébaucher un avenir ? On
est dans le poétique très pragmatique, dans le concret visionnaire. Un regard
différent, celui de l’artiste.
C’est un portrait de la ville confrontant les édifices en
transparence, c’est un carambolage des points de fuite pour être plus dans le
présent. Josias Gob travaille la superposition comme un archiviste de la ville,
en faisant se côtoyer le temps et l’espace. C’est la rencontre des improbables.
C’est une vision puissante qui nous offre une perspective inusitée. On y parle
de matériaux, de transparence, de densité, de notre histoire à travers la
pierre, le béton, l’acier et le verre. On y témoigne d’hier et d’aujourd’hui.
C’est le monde en marche, notre monde, notre ville. Montréal.
Citoyen du monde Josias Gob travaille sur un projet
similaire à Toronto et New-York.
Blogue: http://posemaitres.blogspot.com